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III. — LES AFGHANS DE L’ÉMIR ET L’ÉMIR

Les Ghilzais dépouillent les morts et, déguisés en Géorgiens, se font ouvrir les portes de la citadelle par la garnison qu’ils égorgent. C’était en l’an 1710.

Pendant quatre ans, les efforts de la Perse viennent se briser contre les Ghilzais : six armées sont exterminées ou mises en déroute. Véis meurt en 1715, laissant organisé l’État de Candahar.

Son frère, Abdoullah, proclamé roi à sa place, veut transiger et reconnaître la suzeraineté de la Perse ; le fils de Mir Véis, Mahmoud, âgé de dix-huit ans, poignarde son oncle de sa propre main, est acclamé roi et marche à la conquête de la Perse.

À ce moment, les Abdalis de Hérat, vassaux de la Perse comme les Ghilzais, se soulèvent de leur côté, chassent la garnison persane et se déclarent indépendants sous les ordres de leur chef Asadoullah. Mahmoud, le Ghilzai, a peur d’un rival qui pourrait lui disputer les dépouilles de l’Iran, court sur Asadoullah, le bat, le tue et envahit la Perse. Les armées persanes sont mises en déroute, malgré le bouillon magique sur lequel une vierge a prononcé douze cent fois la formule : la ilaho illallahi (il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah…) et qui doit rendre les soldats invisibles. Le dernier roi des Séfévis vient dans le camp afghan déposer sa couronne sur la tête du chef Ghilzai.