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II. — PÉCHAWER

à exagérer, qui disent que le Gourou, après son plongeon, reparut, non pas à trois milles de là, mais à quinze cents milles, dans le Gange ; mais la chose est peu vraisemblable, et les esprits modérés et de sens rassis s’en tiennent au Gourouk Digghi.

Le Bouddhisme à Péchawer mourut de sa mort naturelle, comme il fit dans tout le reste de l’Inde, et rentra dans le sein de l’Hindouisme. Puis, vers l’an 1000, vint l’Islam, et Péchawer vit passer tour à tour sous ses murs les Ghaznévides de Mahmoud, les Pathans des rois Gourides, les Mogols de Baber. Au siècle dernier, elle se trouva au centre de l’immense empire afghan fondé par le génie d’Ahmed Chah le Dourani ; dans la première partie de ce siècle, ce fut l’os que se disputaient la meute afghane et la meute sikhe ; elle resta enfin à Rundjet Singh, le fantastique ami de Jacquemont, et des officiers français et italiens la fortifièrent à la Vauban. Dans le grand coup de filet de 1849, elle suivit le sort du Penjab et passa aux mains anglaises avec tout l’empire de Dhoulip Singh.

Toute cette histoire a laissé peu de trace dans la pierre. Péchawer n’a point de monuments : quelques mosquées récentes ; une seule un peu ancienne, de trois siècles à peine. Mais