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II. — PÉCHAWER

Roberts, qui s’en va voir à Landikot si Les passes sont en bon état et si les Afridis sont à leur poste.

Par bonheur, l’Anglais n’a pas beaucoup besoin de variété. Que faut-il pour passer la vie ? Le polo, deux fois la semaine ; de temps en temps, un gymkhana, et, tous les jours, une partie de cricket : ubi cricket, ibi patria. Soyez bien sûr que, dans tout cantonnement nouveau, le premier emplacement choisi n’est point celui de l’église, mais le cricket ground ; et le chapelain lui-même, s’il descend au fond de sa conscience, reconnaîtra bien que l’on peut se passer à la rigueur, lui le premier, et d’église et de sermon et de chapelain, mais de cricket, jamais. À partir de cinq heures, les kacchéris[1] fermés, tout Péchawer arrive au Club : les officiers en mufti ; le Député Commissaire qui vient de recevoir la djirga des Bounervals et de poser son ultimatum[2] ; le Commissaire qui vient d’achever sa dépêche au Lieutenant Gouverneur, —  « hors le blocus, point de salut ; »  — le magistrat assistant qui vient de requérir la corde contre le prince Afzal Khan[3], le juge d’assises qui se

  1. Bureaux.
  2. Voir la cinquième lettre.
  3. Voir la treizième lettre.