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LETTRES SUR L’INDE

V

En quittant Delhi, M. Macnab me dit : « N’oubliez pas le pont d’Attock ! On dit que c’est la qu’Alexandre a passé l’Indus. Je n’en crois rien pour ma part, mais il n’importe ! Une légende vaut toujours un regard. »

Un instant à Amritsar, puisque c’est la Jérusalem des Sikhs, ce peuple de saints, dont la persécution fit un peuple de héros, la victoire, un peuple de bandits, et dont la paix britannique a fait un peuple de laboureurs et de soldats. N’attendez pas trop du fameux Temple d’Or dans le lac d’argent ; je crains bien que vous ne reveniez déçu de tout ce clinquant d’opéra. Par bonheur, il y a toujours là des pélerins qui viennent adorer le livre de Nanak et l’épée de Govind. Regardez-les en bandes, avec leurs longues chevelures et leurs barbes longues, — parmi eux, les Akals bardés de fer,  — se précipiter en fré-