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LETTRES SUR L’INDE

I

La route de Bombay à Péchawer tourne d’abord au Nord-Est jusqu’a Delhi, à travers le Guzerate et le Radjpoutana ; de Delhi, elle tourne droit à l’Ouest jusqu’a la frontière afghane, à travers le Penjab et les Cinq-Rivières.

Vous vous arrachez, à regret, à la belle, la douce, l’hospitalière Bombay. Vous traversez trop rapidement la cité des Sultans de Guzerare, Ahmedabad, qui a encore assez de ruines pour se rappeler qu’elle fut la capitale d’un empire : ses grands temples hindous, envahis par Allah ; ses fenêtres efflorescentes, sœurs de la rosace de Notre-Dame, arbustes épanouis à jour dans la pierre ; son beau lac, creusé de main d’artiste, avec son île parfumée où l’ibis s’abat légèrement sur des cimes aussi légères. Vous avez hâte d’arriver au mont Abou, de gravir la colline