Page:Darmesteter - Lettres sur l’Inde, à la frontière afghane.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XXIX
PRÉFACE

tout ce qu’elle a perdu en perdant ces maîtres taciturnes et hautains, mais consciencieux après tout et qui lui donnaient l’ordre. On chantera des ballades sur les jours de félicité disparus et le temps à jamais regretté des Gauras[1] devenus des dieux. La première nation européenne qui leur offrira le même bien sera acclamée en libératrice. Le premier aventurier de génie qui osera, restaurera à son profit l’empire du Grand Mogol. S’il est anglais, il aura plus de chance que tout autre, parce qu’il profitera des habitudes que le passage de l’Angleterre aura déposées ; et avec l’aide des Européens qu’il sera obligé d’appeler à lui, ne trouvant pas parmi les indigènes des instruments assez énergiques de sa pensée, il établira un ordre de choses qui ne diffère pas essentiellement de celui qui règne aujourd’hui.

  1. Gauras, les blancs ; voir page 125.