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XIV. — DE LAHORE À PARIS

d’Europe et Bombay regarde vers l’Europe, dont elle est plus proche de trois journées. À défaut de Bombay, Pouna, habitable dix mois de l’année, située à huit heures de la mer, entre sept collines, au confluent de deux rivières, a la position fatidique de Paris et de Rome.

Le grand monument de Pouna est son temple quintuple de Civa, au sommet de la colline de Parvati. Du haut de la colline l’œil descend sur un paysage d’une grandeur et d’une douceur merveilleuse ; de toutes parts les brèches des Ghats, ouvrant le ciel et l’horizon ; à droite le Sinhgarh, le château du Lion, immense plateau à pic, célèbre dans la légende de Sivaji, le Lion-bandit qui fonda l’empire Mahratte ; à gauche, la Ganéch Khind, petite vallée resserrée entre deux collines où se tenait la petite armée anglaise en 1817 ; l’armée mahratte se déroulait sans fin dans la plaine jusqu’au Sangam, le confluent des deux molles rivières, la Moula et la Mouta. Le Pechva, comme Xerxès à Salamine, assistait à la bataille du haut de la colline de Parvati : il vit en quelques heures ses armées sans nombre, frappées de panique, se disperser en fumée.

Au commencement de la montée de Parvati, on trouve à gauche une sorte de tumulus de pierres plates qui porte, en rouge, la marque de