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LETTRES SUR L’INDE

pouvait l’être le latin, ec qu’il remplirait son objet mieux que lui, parce que l’étude du français, langue d’un usage pratique, serait réelle et sérieuse, tandis que l’étude du latin n’était et ne serait jamais dans l’Inde qu’une comédie. Le représentant Mahratte déclara que dès l’instant qu’on voulait introduire une langue vivante, comme langue classique, le Mahratte y avait plus de droit : qui avait jamais entendu parler d’une littérature française ? Le Directeur du Collège de Saint-Xavier déclara que s’il fallait remplacer le latin, l’allemand, langue synthétique, s’y prêtait infiniment mieux que le français, langue analytique : je dois dire que le Révérend Père est un Jésuite Allemand. La presse conservatrice demanda s’il était bien urgent de répandre l’étude d’une littérature représentée par Zola et l’école impure, — la seule malheureusement que la presse étrangère semble connaître et comprendre. Rien n’y fit et le français l’emporta haut la main.

Les étudiants Parsis fondaient en même temps un centre pour l’étude du français, le Cercle littéraire : on y trouve une bibliothèque française déjà riche et des conférences mensuelles y sont faites en français. La bibliothèque s’appelle Bibliothèque Dinshaw Petit, du nom du Rothschild de Bombay, qui a donné 5,000 roupies pour les