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LETTRES SUR L’INDE

XIV

20 Novembre. Bombay. — Par un hasard heureux, j’arrive juste à temps pour assister à une fête française des plus inattendues, et d’autant plus précieuse que l’initiative française n’y est pour rien et le génie de la France y est pour tout. On ouvre ce soir le Cercle littéraire, fondé par des étudiants Parsis pour l’étude de la langue et de la littérature française. L’histoire vaut la peine d’être contée.

Il y a trois ans, deux jeunes filles Parsies, Mihirbai et Ratanbai, filles de l’avoué Ardéchir, se présentérent au Baccalauréat en demandant à être interrogées sur le français. On refusa et on leur dit : Passez une des six langues classiques : latin, grec, sanscrit, arabe, hébreu ou persan. Le père envoie une pétition au Sénat de l’Université pour que le français soit introduit comme septième langue classique : la pétition est repoussée. Nouvelle pétition, appuyée par un vif mouvement d’opinion parmi les Parsis et dé-