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XXVI
LETTRES SUR L’INDE

mais après tout ce ne sont que des mercenaires et il y a une chose terrible qu’ils savent, c’est que là-bas chez les Russes un indigène devient colonel ; que les Russes à Penjdeh étaient commandés « par un bandit turcoman, nommé Alikhan, presque un des leurs ». Les Sikhs ont entendu dire que leur roi, le Roi du Penjab, est l’hôte des Russes. Les stratégistes disent bien qu’une armée russe ne peut traverser l’Afghanistan, ni y subsister, et qu’il y’a loin de Merv à Artock. Cependant les raisonnements stratégiques tiennent peu devant l’histoire et ce ne sont ni le désert ni les passes qui ont jamais arrêté les envahisseurs de l’Inde depuis Alexandre jusqu’à Ahmed Chah.

VII

Mais sur un échiquier aussi vaste, et entre adversaires encore séparés comme le sont Anglais et Russes, les choses ne se passent jamais comme on s’y