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XIV. — DE LAHORE À PARIS

des Anglais ne sont pas bonnes. Voilà donc les fruits de cette civilisation si vantée, et le Nawab se demande avec trouble s’il n’est pas entré dans la voie fausse et s’il n’a pas conduit les siens à la perdition en croyant les conduire au salut. Voilà pourquoi le Nawab est triste.

II

J’avais vu Delhi sous le soleil de mars, en route vers la frontière afghane ; au retour, je ne pus résister à l’attraction de ses ruines, et m’arrêtai pour la voir au soleil d’octobre. La campagne était toujours aussi superbement désolée, et la mosquée-perle aussi blanche et aussi pure. Mais la ville était en l’air, car c’était le 24 octobre, la veille de la Divali, fête de Lakchmi, qui est la déesse de la fortune.

Ce jour-là tous les ménages renouvellent leur vaisselle, et l’on joue avec fureur, car, si l’on gagne, c’est bon signe pour toute l’année. Aussi les missionnaires de Delhi ont-ils l’œil ouvert sur leur unique converti, car ce jour-là il faut