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XIV. — DE LAHORE À PARIS

rière la persienne à demi-soulevée, se voilent et se montrent à la lueur d’une lampe qui brûlera toute la nuit, pour d’autres vœux que ceux de la Vestale.

I

La tristesse du Nawab. — C’est le Nawab Abdoul Medjid Khan. Nous montons l’escalier de pierre, qui est encombré, comme toute la cour, de mendiants accroupis, car c’est le jour des aumônes du Nawab. Le Nawab est Pathan de race, c’est-à-dire qu’il descend des anciens conquérants afghans de l’Inde, haute noblesse musulmane. — Il est riche, il est savant, il est bon. Il a appris la médecine et l’exerce par charité pour les pauvres ; sa médecine est un peu vieille, car c’est la Younani[1], c’est-à-dire la médecine d’Hippocrate et des Grecs ; mais grecque ou anglaise, ni ses malades ni leurs maladies ne s’apercevraient d’une différence : ils

  1. Younani, la Ionienne.