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XIII. — LA FIN D’UNE RACE

ram, saisi de honte, n’osa mettre la main sur l’aïeul et retourna vers son père. Behram, indigné, le renvoya avec l’ordre de tuer le vieillard de sa main, s’il refusait de se rendre. Le vieux chef, averti, monta sur la crête de la colline et se tint debout, l’épée à la main : il resta ainsi plusieurs jours de suite : nul n’osa avancer.

Khouchal, las de la lutte, quitta son pays natal et alla chercher un asile parmi les Afridis. Il mourut parmi eux l’année suivante, 1691, exilé, mais libre. En mourant, il recommanda à ceux de ses fils et de ses amis qui lui étaient restés fidèles, de l’ensevelir dans un lieu où le sabot des chevaux mogols ne pourrait venir insulter la cendre de celui, dont le nom, vivant, les faisait trembler. Il les pria aussi, s’ils mettaient la main sur Behram le parricide, de trancher son corps en deux parts, de brûler l’une au chevet et l’autre au pied de sa tombe.

IV

Dans sa longue lutte contre les hommes, deux choses l’avaient soutenu, la haine des Mogols et