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XIII. — LA FIN D’UNE RACE

impuissante. Un seul homme était capable de rétablir l’ordre : c’était le prisonnier de Gwalior. Aurengzeb lui ouvrit les portes du donjon, l’appela à la cour de Delhi, et enfin le renvoya dans son fief avec son ancien titre et le mandat de rétablir l’ordre. Mais une justice tardive, arrachée par la crainte, ne pouvait effacer l’angoisse et la fureur de ces sept années retranchées de sa vie « et qu’il avait passées, à crier Mon Dieu, Mon Dieu !… » Khouchal, aussi exilé a la cour que dans le donjon, assista en silence aux levers de l’empereur et revint aux bords de l’Indus, la révolte et la vengeance au cœur.

Voilà le récit des historiens. La tradition populaire conte l’histoire autrement. Je vous la dirai comme elle me fut contée, et vous reconnaîtrez qu’entre la version pâle et prosaïque des livres et celle de mon maître et ami, le mounchi Mohammed Ismaïl Khan, d’Abbottabad, il n’y a pas à hésiter.

II

Je vous ai parlé plus haut du cheikh Rahamkâr, dont Khouchal Khan, à son avènement, était