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LETTRES SUR L’INDE

c’est qu’ils mentent par nature, tandis que le Béloutchi ne ment pas ; il ne sait pas comment s’y prendre : quand il essaie, la chose lui semble si drôle qu’il éclate de rire et son rire le trahit et l’accuse.

Exilé dans le Hazara, M. Fryer regrettait ses bons sauvages de Ghazi Khan, mais ne s’en était pas moins mis tout entier à sa tâche nouvelle ; il avait appris le Pouchtou, avait étudié le pays et les gens, et à force de tact, de calme et d’énergie avait réussi à se faire non seulement estimer, mais aimer, de gens qu’il méprisait. Il réussit si bien qu’il y a deux ans, quand il fallut pacifier la Haute-Birmanie, on se dit : Fryer ne connaît rien de la Birmanie, ni des Birmans, mais il s’est si bien tiré d’affaire avec les Béloutchis et les Afghans, que c’est l’homme qu’il nous faut là-bas. Il est à présent à Mandalay et je ne doute pas qu’il n’y fasse merveille : il a la méthode.

II

Le seul bâtiment notable d’Abbottabad est la geôle qui sert aussi de tehsil. Je la visitai en com-