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LETTRES SUR L’INDE

et revint le même jour ; il appela la Mêm Sâb, mais la Mêm Sab ne vint pas et il chercha dans le bengalow sans la trouver. Il demanda au bearer[1] où était la Mêm Doctor Sâb : le bearer répondit qu’elle était partie pour Thandiani avec un autre Sâb. Le Doctor Sâb en fut irrité. Deux jours se passèrent sans que la Mêm Sâb revint et le Doctor Sâb courait dans toute la ville sans dire un mot. Le troisième jour au matin, la Mêm Sâb revint, et voyant le Doctor Sâb, lui dit : « Bonjour ! » Le Sâb lui dit : « Où êtes-vous allée ? » Elle répondit : « À Thandiani. — De quel droit êtes-vous allée là, sans me demander la permission ? » Elle répondit : « Vous allez à Haripour, j’ai bien le droit d’aller à Thandiani. — Vous êtes allée avec un Sâb ; qui est-il ! » Elle le regarda en face ; il avait l’air très en colere ; elle se dérourna sans dire un mot, entra dans sa chambre, en ressortit, puis entra dans la salle du bain, celle de gauche, la referma et tout à coup une détonation retentit. Le Doctor Sâb, qui avait tout regardé sans bouger, tant il était étonné, se précipita, enfonça la porte et trouva la Mêm Sâb morte ; elle s’était assise sur une chaise et s’était appliqué un pistolet sur la tempe : la balle fracassa la tête, puis troua la porte : vous

  1. Le principal domestique.