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XII
LETTRES SUR L’INDE

trois mois de congé auxquels il a droit tous les trois ans, toujours à l’affût d’un congé exceptionnel (leave on privilege) et qui, une fois achevée sa tâche journalière de juge, d’officier, de collecteur, de chapelain, mourrait d’ennui s’il n’avait le lawn tennis, le cricket et les courses. D’entrer dans le cœur de ces vastes multitudes si douces, si faibles, et prêtes à s’ouvrir et à se donner, pour peu qu’on sût leur parler, nul n’y songe. Ceux de qui on attendrait le plus, les padrés, sont les plus secs et les plus repoussants. Je n’ai nulle part rencontré en Inde d’intelligence plus dure et plus fermée que celle de ces fonctionnaires bien payés du Christ.

III

Et cependant jamais la diffusion de l’instruction européenne parmi les couches les plus profondes de l’Inde n’a été plus large ni plus rapide. L’Inde apprend l’anglais. La moitié des journaux indigènes