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X. — ABBOTTABAD

bord de quelque fontaine mystérieuse ; la roche verdit et tremble au vent ; les lignes[1] d’Abbottabad paraissent ; les petits soldats Gourkhas, en gris uniforme, s’arrêtent pour voir passer la tonga qui file ; elle file joyeuse, emportée sur le plateau, entre les haies parfumées, par ses deux chevaux d’attelage mogol, et toutes les branches et toutes les tiges se penchent sur votre front au passage et vous murmurent le vers d’Hafiz :

« La brise du matin répandra le musc une fois encore et le monde vieilli sera jeune à nouveau. »

I

Abbottabad date de 1848, l’époque de la conquête du Pendjab. Le major Abbott, un des héros de l’épopée pendjabie, le seul qui survive encore, montait la route de Hasan Abdal à Murree, en quête d’un sanatorium pour les troupes — c’est la première chose que cherche un

  1. Les lines, rangées de maisons faisant caserne.