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LETTRES SUR L’INDE

la Sainte, le 8 février 1307, et il repose à Outch, qui fut bâtie par Alexandre, sur les bords de l’Indus qu’il sanctifie.

Séid Jélal de Boukhara descend en droite ligne du Vieux Maître, du Pir Sahib, Séid Abdelqader Ghilani, qui se mit en route pour la demeure de l’immortalité en l’an 1175 et qui, aujourd’hui, tient la corde parmi les saints musulmans. Il est bien connu en France ; car c’est le patron de l’Afrique du Nord ; notre Abdelqader lui avait été voué par son père et lui dut tous ses exploits ; le pauvre Mahdi de Khartoum était son fidéle. Il domine également dans l’Inde musulmane, qui l’invoque sous les noms de Dastguir, « celui qui vous prend par la main », de Pirani Pir, « le maître des maîtres », de Bala Pir, « le maître suprême, » de Mahbubi subhani ou Mahbubi samdani, « le bien-aimé de Dieu, » de Mohyeddin, « celui qui vivifie la foi, etc. ; les Afghans l’appellent aussi Loê djavân, le « grand jeune homme. » Je sais une litanie, contenant les onze noms d’Abdelqader, qui vous assure l’accomplissement de tous vos vœux : il suffit de la prononcer avec foi onze jours de suite, le matin, après l’ablution vouzou, agenouillé sur un voile bien propre et la face tournée vers la qibla de la Mecque. Je ne puis malheureusement vous en faire profiter, ne