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X
LETTRES SUR L’INDE

famine. Elle a couvert l’Inde d’un admirable réseau de canaux et de chemins de fer.

II

Tout cela, l’Inde le sait ou le sent. L’Inde pourtant n’aime pas l’Anglais ; et cela est juste, parce que l’Anglais n’aime pas l’Inde.

L’Anglais, le Sâb, est redouté, et il est respecté : c’est beaucoup et c’est peu. L’Inde le redoute parce qu’elle le sait fort ; une série d’expériences écrasantes lui ont appris qu’entre elle et son maître la partie n’est pas égale. Elle le respecte, parce qu’elle croit à sa parole. Elle croit peu à la loyauté politique du Serkar[1], mais elle croit à la loyauté et à l’honnèteté personnelle de l’Anglais. Quand il a à choisir entre un juge anglais et un juge indigène, l’indigène n’hésite jamais et va droit au juge anglais.

Je ne crois pas qu’il soit possible de trouver dans

  1. Serkar, le gouvernement.