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VIII. — LA COUPE DE DJEMCHID

II

La caserne des djezailchis est en face du fort. Le malik est dans son durbar, assis à quatre genoux, comme on dit là-bas, c’est-à-dire à la tailleuse, avec un tas de paperasses devant lui et quatre ou cinq katibs[1], la plume en main, autour de lui ; c’est un gros homme obèse et qui ressemble plus à un pacha turc ou à un négociant Borah qu’à un prince des Afridis. Je lui présente la lettre de l’agent politique ; un ami Parsi, qui m’a accompagné, le jeune Péchotanji Mihirjirana, que vous connaissez déjà[2], lui explique l’objet de ma visite et lui fait l’énumération de toutes les langues que je suis supposé connaître ; le malik m’examine longuement avec attention, puis dit avec gravité : « Il a l’air très savant. » Cette constatation faite, il appelle un de ses lieutenants

  1. Katib, scribe, greffier.
  2. Voir page 61.