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VIII. — LA COUPE DE DJEMCHID

djezailchis, ainsi nommés du djezail, — cet interminable fusil que l’Espagne mauresque appelait le gaçil et qui a donné leur nom à nos vieux amis les alguazils,  — sont au nombre de sept cents et commandés par leur malik[1] : c’est la seule force militaire payée par le gouvernement de l’Inde qui soit commandée par un indigène.

Le subside des tribus et la paye des alguazils sont pris sur le produit des douanes de Djemroud. Chaque chameau paye à l’allée 2 roupies, soit 4 francs environ, et autant à l’arrivée : le produit annuel est d’environ trois lacs ou 300,000 roupies, environ 600,000 fr. Il y a, je crois, 35,000 roupies pour les deux tribus voisines des Adam Kheil et des Kouké Kheil, qui renoncent en échange à leur part du droit d’épave. Les tribus sont responsables pour chacun de leur membres et, à la moindre peccadille, l’agent politique de la passe arrête les subsides jusqu’à ce que réparaton soit faite : elle ne tarde jamais. Ajoutons que depuis cet accord pas une caravane n’a été pillée ; la terrible passe de Khaiber est aussi sûre que la première route indienne venue, plus sûre que les rues de Paris ou de Londres, et les Afridis sont définitivement entrés dans les voiés de la civilisation, qui est la

  1. Malik, prince, chef.