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VIII. — LA COUPE DE DJEMCHID

je demandai à mon maître et ami, le Pir Mohammed Ali, de Sifid Dhéri, la raison de ce nom. Il me répondit que le village s’appelait Djemroud à cause d’un ruisseau voisin du même nom. — « Mais pourquoi ce ruisseau s’appelle-t-il Djemroud, le ruisseau du Djem ? — Oh ! Sâb, c’est une vieille histoire. Il y a là un étang desséché, un talab, où le roi Djemchid a jeté sa coupe magique. — Comment, Mohammed, vous en qui j’avais confiance ! Voilà un mois que je suis à Péchawer, il y a du Djemchid à Péchawer, et voilà la première nouvelle que tu m’en donnes. Peux-tu me conduire au talab ? — Volontiers, Sâb, mais vous savez qu’il faut une passe : le talab est au delà du fort. »

Il faut vous dire que nul Européen ne peut sortir des lignes anglaises sans la permission du gouvernement et sans une escorte. Le gouvernement est représenté, d’une façon fort aimable, par le major Warburton, chargé des relations diplomatiques avec les tribus de la passe de Khaiber ; l’escorte est formée d’une dizaine d’Afridis : ceci demande explication.