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LETTRES SUR L’INDE

IV

Il n’y a plus de Naïm Chah, mais sa monnaie circule encore. En fait, la sécurité n’a pas suivi le progrès des mœurs et est moindre à présent qu’elle n’était il y a une quinzaine d’années. Cela tient à la détente de la dictature. Autrefois, les pouvoirs judiciaires était concentrés dans la main du Député-commissaire ; imaginez un préfet d’Algérie, qui serait en même temps président de Cour d’Assises, ayant pour tout jury deux assesseurs indigènes, nommés par l’autorité et qui n’ont que voix consultative : c’est le système qui est encore en vigueur dans la province d’Oude. Il a été abandonné sur la frontière, et le pouvoir judiciaire dans les affaires criminelles est passé, comme dans les anciennes provinces, à un véritable magistrat, le Sessions-judge. Le Député-commissaire jugeait d’après sa connaissance personnelle des hommes et sur certitude morale, excellent système chez des populations peu faites aux subtilités de la loi : le Sessions-