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VII. — LES AFGHANS DE LA REINE

C’étaient des gens qui n’avaient pas la peur de Dieu. Il a péri.

Ce qu’a écrit le Destin ne s’altère pas. Ces gens-là n’avaient pas la peur de Dieu : que la malédiction pleuve sur eux ! Il avait encore le souffle au corps, quand vint près de lui le thanadar[1].

Le thanadar lui dit : « Dis-moi comment tu t’es endormi en si mauvais lieu. Les fusils t’ont dévoré de loin. » Il expliqua la chose au thanadar et expira.

On le transporte au poste de police de Péchawer et tout le monde accourt pour le voir, comme Cacus, mais c’est un Cacus regretté d’Hercule même :

Il n’y aura jamais de héros comparable à Naïm Chah et le gouvernement anglais fut fâché de sa mort.

(Naturellement, il aurait voulu le pendre).

Sa mère est sortie de la maison[2] pour se rendre près de lui : l’Anglais se tenait devant lui, tête découverte, et disait : « J’en ai du chagrin noir le cœur. »

Yasin dit : On éleva sur son corps un tumulus de terre.

  1. Chef de police.
  2. Ce que ne fait jamais une femme afghane.