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VII. — LES AFGHANS DE LA REINE

II

Vous rencontrez à Péchawer des Afghans qui ressemblent bien peu au vieux Mouqarrab Khan dont je vous contais naguère les exploits. Tel est l’honorable Kazi-Tila Mohammed, qui me fit le premier les honneurs de Péchawer. Tila Mohammed est un fonctionnaire en retraite : il était secrétaire au Commissariat, il parle l’anglais, il écrit l’anglais, il est membre du Conseil municipal de Péchawer. Aussi me conduit-il tout d’abord au Town-Hall (l’Hôtel de Ville), il m’introduit dans la salle des délibérations : ce fauteuil-ci est le fauteuil du colonel Tucker, Député-commissaire du district et président du Conseil ; et cette chaise rembourrée qui, ma foi, n’est qu’à deux sièges du fauteuil présidentiel, est la chaise de Tila Mohammed lui-même. Il me conduit de là au tehsil[1], car du haut du tehsil la

  1. Administration du canton ; chaque district est divisé en plusieurs tehsils, division surtout financière : le tehsildar est chargé de la perception du revenu et a un certain pouvoir judiciaire. Le tehsildar est toujours un indigène.