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VI. — LE COBLENTZ MUSULMAN

mort comme devant. Les agents des Califes levaient les contributions des fidèles dans toutes les villes et les campagnes où avait passé le Prophète. Il y avait des localités où les ouvriers envoyaient la dîme de leur salaire. Il est de dogme en Islam que tout fidèle qui le peut doit abandonner son pays, si la loi de l’infidèle y domine. Une foule de volontaires s’en allaient donc à Sitana rejoindre l’armée de la guerre sainte : bandits échappés de prison, criminels se dérobant à la justice, aventuriers en inquiétude, et aussi humbles fidèles, rêvant le salut du monde et la béatitude éternelle. Pendant vingt ans, les « Fanatiques hindoustanis », comme on est convenu de les nommer (Hindustani Fanatics), firent peu parler d’eux hors du Pendjab : la querelle sur la frontière était toujours entre Sikhs et Musulmans. Cependant ils commençaient à rendre justice aux Anglais que leurs frères de Patna connaissaient trop bien ; dans la première guerre d’Afghanistan, ils envoyèrent un corps considérable au secours des Afghans, et des centaines d’entre eux se firent tuer à Ghazna.

En 1849, les Anglais prennent la place des Sikhs dans l’empire du Pendjab comme dans la haine du Border. De 1850 à 1857, ils eurent à envoyer contre les tribus seize expéditions distinctes