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LETTRES SUR L’INDE

recevoir sans danger ou nous ferez-vous la guerre ? » M. Fryer leur dit d’être bien sages, les renvoya au Commissaire de la division, le colonel Waterfield, qui leur donna quarante roupies et ils s’en retournèrent enchantés dans leurs montagnes. Quand les hommes d’état de la frontière veulent se procurer quelques roupies, ils se font envoyer en djirga, sous prétexte de complication politique, parce que c’est l’usage que le gouvernement anglais défraye les envoyés des tribus ; il y a là quelques sous à gagner : la diplomatie est en tout lieu un bon métier.

Ces Hindoustanis, apparaissant subitement de l’autre côté du Border, m’intriguaient fort ; je m’informai et appris l’histoire suivante qui vaut la peine d’être contée, car c’est une des plus curieuses de l’Inde contemporaine,’et elle n’est pas encore finie.

I

Au commencement du siècle, parmi les Grandes Compagnies qui se disputaient les dépouilles