Il fit cinq kros[1], mes amis ; la salive se desséchait dans la bouche de Pirmamai.
Goudjar Khan l’atteignit du bout de sa lance ; les côtes de Pirmamai furent transpercées de part en part.
Il fit rouler Pirmamai de cheval à terre : Pirmamai pleurait et suppliait Goudjar Khan.
Pirmamai disait : « Ô Goudjar Khan ! je suis ton père. J’ai fait cette action par folie. »
Goudjar Khan répondit : « Je le jure, je ne te laisserai pas là. Tu as couvert du rouge de la honte des générations de Pouchtouns[2]. »
Il tira son épée persane et l’abattit ; les os de Pirmamai furent réduits en fine poussière.
Goudjar Khan galopa sur son cheval blanc et disparut : les chairs de Pirmamai furent dévorées aux chacals.
Bourhan[3] dit : « Goudjar Khan a fait acte de Pouchtoun. »
Le badal est la vendetta : elle est chez les Afghans ce qu’elle est chez les Corses, chez les Albanais, héréditaire et imprescriptible :
Morts sont les pères, mais les fils sont vivants,
dit notre Chanson des Lorrains. Sur le territoire