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II
LETTRES SUR L’INDE

la fin de février 1886 aux premiers jours de février 1887 : sur ces onze mois, j’en ai passé près de trois a Bombay, et sept dans les districts afghans et semi-afghans de Péchawer et de Hazara ; j’ai consacré les cinq ou six semaines qui restaient à faire consciencieusement mon devoir de touriste de Bombay à Péchawer, de Péchawer à Calcutta et de Calcutta à Bombay. Il y a tant de Voyages dans l’Inde que le lecteur me saura gré de n’en avoir pas grossi le nombre et d’avoir renoncé à décrire pour la centième fois des choses et des mœurs que tant d’autres avant moi ont mieux vues et qu’ils ont mieux décrites que je n’aurais pu faire. Les districts afghans, au contraire, attirent peu de visiteurs. Je m’y étais rendu pour un objet purement scientifique, étant chargé d’une mission philologique par le ministère de l’Instruction publique : mais quoique presque tout mon temps fût absorbé par des recherches toutes techniques et absolument dépourvues de pittoresque, je ne pouvais m’empêcher de voir et d’entendre beaucoup de choses qui étaient neuves pour moi. J’ai pensé qu’elles pouvaient l’être pour quelques autres, au moins en France. De là ces lettres.

Voilà une cinquantaine d’années que les Afghans font parler d’eux et ils n’ont pas fini. Les diplomates de Saint-Pétersbourg et de Londres se préoccupent