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V. — LES AFGHANS DU YAGHISTAN

Cheikh Housein ; que leur front soit noirci devant le Seigneur !

Le khan dit : « Firouz ! Tu commets trahison chaque jour. Conduis-moi à Pandjtar. Moi, qui suis le prince de ce pays, je vais de porte en porte en mendiant ! »

Firouz répondit : « Tu es notre khan ! Viens, ne fais point de ravage parmi nous ! Nous ramènerons la prospérité dans ta maison. Nous te donnerons Pandjtar. Entre nous et toi, voici le Coran ! »

Le khan leur dit franchement : « Vous me prêtez serment à présent et, après cela, vous comploterez contre moi. Vous agirez en traîtres avec moi, quand mon armée sera dispersée. »

La Djirga répondit : « Pourquoi ferions-nous les traîtres ? Tu es notre khan à tout jamais. »

Les deux chefs se sont embrassés, ils se sont assis dans la Djirga. Les Amazais ont fait irruption. Un fracas s’élève, tous se dispersent. Le khan a violé sa promesse, il a menti à sa parole : le monde en a été assourdi et aveuglé.

Les Khédou Kheil étaient pris au dépourvu : ils n’avaient point idée de ce qui se passait : ils furent mis au pillage, mon ami. Cela était écrit dans leur destin.

Avec l’aide des Amazais, le khan massacra les Khédou Kheil ; il n’y eut merci pour personne, nul n’échappa. Parmi les victimes, était Mairou : c’était le malik des Mada Kheil ; il a été mis en pièces au fil des épées persanes.

La nuit se passa. Au matin, le bruit se répandit de ce qui s’était passé. Les uns étaient indignés, les autres