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LETTRES SUR L’INDE

tume chez nous. — Donc, si vous entrez chez moi sans me demander la permission, j’ai le droit de vous brûler la cervelle. » Le raisonnement était sans réplique. Cependant les fournisseurs du commissariat se frottaient les mains, voyant recommencer les bonnes aubaines qui marquèrent la fin de la dernière guerre afghane :

Tout le monde a acheté les tatous[1] du commissariat ; pour quatre annas[2] les chameaux du commissariat.

En habit, bottines en main, et canne en main, se pavanent tous les mounchis[3] du commissariat.

Leur père et leur grand-père ne savaient pas ce que c’est qu’un âne, et les voici qui vont en tam-tam[4], les richards du commissariat[5].

C’était, tous les jours, dans le bazar les bruits les plus divertissants ; le Député-commissaire, le colonel Tucker, avait invité les Bounervals à envoyer une Djirga à Péchawer ; les Bounervals avaient accepté à condition que le colonel envoyât sa famille en otage, condition que le brave colonel pouvait accepter sans difficulté,

  1. Nom indigène du pony.
  2. Dix sous.
  3. Les gratte-papier.
  4. Sorte de voiture découverte.
  5. Chanson de Ghazaldin.