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IV. — LES GHILZAIS

currence sur ce terrain, ne pourrait offrir aux Afghans que le pillage du Turkestan. Dans la surenchère du pillage, l’Angleterre sera nécessairement battue.

Post-Scriptum. — Depuis l’époque où ces lignes ont été écrites (mai 1887), les événements ont marché et simplifié les choses. Ayoub Khan, mal gardé par ses complaisants geôliers de Perse, s’est échappé de Téhéran en jouant une variante du Légataire universel. Vers le milieu d’août, il tomba malade dans son harem et ses femmes étaient en pleurs. Le 23 août, le secrétaire de la légation anglaise, trop sceptique, fait faire des perquisitions dans son palais : Ayoub était à cheval depuis quelques jours, en route vers la frontière. Mais Ayoub était entré trop tard sur la scène. L’énergie de l’Émir avait triomphé des forces désordonnées de la rébellion. La garnison de Hérat, dont la fidélité était douteuse, avait été tenue dans le devoir. En septembre, un entrepreneur anglais, au service de l’Emir, M. Pynes, se rendant à Caboul, vit dans le bazar une arche triomphale formée de deux cents têtes de rebelles et reconnut sur un poteau la tête de Taimour Chah, le chef des mécontents de Hérat. Ayoub, repoussé des villes, erra quel-