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IV. — LES GHILZAIS

Il serait intéressant de savoir au juste si les Ghilzais ont un prétendant national. Reste-t-il un héritier de Mir Véis et d’Abdoul Rahim ? Ou bien les Ghilzais ont-ils renoncé à toute hégémonie personnelle et sont-ils prêts à se rallier aux autres ennemis de l’émir ? On dit qu’ils ont offert la couronne au fils de Mouchki Alam. Mouchki Alam[1] est le mollah nonagénaire de Ghazni, qui prêcha la guerre sainte contre les Anglais en 1880, et dont la parole balança la fortune anglaise et amena les désastres qui la compromirent un instant ; son nom est resté environné d’une auréole de sainteté, et il serait beau de voir un fils du Pierre l’Ermite afghan monter sur le trône. Le fils du mollah aurait refusé et reporté le choix des Ghilzais sur un neveu de Chir Ali, Nur Mohammed Khan. Ceci simplifierait le problème en éliminant la donnée d’une dynastie ghilzaie, mais du même coup compliquerait dangereusement la situation de l’Émir.

Une autre donnée que l’on peut éliminer est la donnée sadouzaie. La famille sadouzaie n’est pas éteinte : il y a toute une collection de petits-neveux de Chah Choudja, petits-fils en droite ligne du grand Ahmed Chah, qui, depuis près

  1. Mohammed Din, dit Mouchki Alam, « le parfum de l’univers ».