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LETTRES SUR L’INDE

colline, à six milles du chamip de bataille, Kilaï-Zarin, ou la Forteresse d’or.

Des renforts leur vinrent pendant la nuit : ils quittèrent le fort à la dérobée, et laissant derrière eux les Douranis, marchèrent sur Caboul ; ils étaient le soir à Kilaï-Chahi, à quelques milles de la capitale, tandis que les Douranis les surveillaient toujours à Kilaï-Zarin. Avertis enfin que l’oiseau est déniché, les Douranis courent sur Caboul par un chemin détourné et les Ghilzais les retrouvent subitement devant eux. Les Ghilzais attaquent en désordre et sans concert, ils sont massacrés, trois mille des leurs restent sur le terrain et les Douranis érigent à Caboul une pyramide triomphale de trois mille têtes.

L’hiver interrompit la guerre : le printemps de 1802 réveilla l’insurrection. 50,000 Ghilzais étaient sur pied, 20,000 hommes marchaient sur Caboul par le Sud, 20,000 par l’Est, 10,000 sur Candahar. Cette fois Mahmoud était prêt : il opposa trois divisions aux trois corps d’insurgés qui furent écrasés tous les trois, chacun de son côté, le même jour, par une belle journée de mars. Les Ghilzais n’ont point bougé depuis.