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la prise de Khartoum et la mort de Gordon : « Nous avons tué Gordon le traître », dit la traduction (68). On est un peu étonné de cette épithète de traître appliquée à Gordon, même sous la plume d’un Arabe. Il est à regretter que les journaux anglais n’aient point donné le mot arabe ainsi traduit ; il se pourrait bien que le texte portât : « Gordon, l’imposteur », c’est-à-dire le Deddjâl, l’Antéchrist. Or, la mort de Deddjâl, le meurtre de l’Antéchrist, doit être la grande œuvre du Mahdi et le commencement du grand triomphe (69). Il y a un autre rôle qu’il aurait pu jouer s’il lui avait plu de passer à l’islamisme, comme le Mahdi semble lui en avoir fait l’offre : c’était le rôle de Jésus-Christ. Vous vous rappelez, en effet, que, théoriquement du moins, il n’y a point de Mahdi sans Jésus à ses côtés. Le rôle reste à prendre : il y aurait peut-être là de quoi tenter l’ambition de M. Olivier Pain.

Ce ne sont pas les victoires intermittentes et chèrement payées de l’Angleterre qui écraseront le mouvement. Ce n’est pas