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faisant en sens inverse l’hégire de Mahomet, s’enfuira à la Mecque et sera proclamé contre son gré entre la pierre noire de la Caaba et la Station d’Abraham (67). Cette tradition, rassurante pour les puissances établies, réfute, selon les oulémas, les prétentions du faux prophète « avec une clarté comparable à celle des étoiles ». L’accusation terrible d’infidélité, lancée contre ceux qui nieront le Mahdi, doit donc se retourner contre lui, contre celui qui dénonce et massacre des fidèles, oubliant que c’est un péché moins grave de laisser en vie mille infidèles que de tuer un seul croyant, « audace inouïe et révoltante, qui excite la colère de Dieu et de son prophète et réalise les espérances de Satan. » C’est au faux Mahdi et aux siens que s’appliquent les paroles du Prophète sur les hérétiques : « Ce sont les pires de mon peuple qui tuent les meilleurs de mon peuple. » Aussi quiconque s’associera à lui en acte ou en parole lui sera associé dans le jugement final. Le Prophète a dit : « La discorde dort ; que Dieu maudisse celui qui la réveillera ! »