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la mer Rouge il y a un autre volcan, l’Arabie. Les Arabes d’Arabie, il est vrai, étaient jusqu’ici assez froids pour lui : cela se conçoit ; s’il y a un lieu qui doive prétendre à l’honneur de donner le Mahdi au monde, c’est bien la Mecque, et aucun des chérifs, fils de Fatimah, n’est trop fâché de se dire : « Eh ! qui sait ? c’est peut-être moi ! » Au pèlerinage de 1882, on attendait un Mahdi à la Mecque : la police turque, avertie, fit savoir aux notables qu’il pourrait leur en arriver des désagréments, et le Messie se le tint pour dit. Un fait curieux vient de prouver naguère à quel point l’atmosphère de l’Arabie, sans distinction de religion ni de race, est imprégnée tout entière des vapeurs messianiques. Une centaine de familles juives du Yémen, traversant toute l’étendue de l’immense péninsule, arrivaient il y a quelques mois à Jérusalem sur le bruit que le Messie venait d’apparaître ! En fait de Messie, elles n’ont naturellement trouvé à Sion que le Turc, la misère et la fièvre. Elles logent dans des cavernes au pied de la montagne