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qu’ils puissent s’y réfugier une courte durée de temps. »

Mahdia n’était, en effet, dans sa pensée, qu’un abri provisoire : le regard du Mahdi était dirigé vers l’Orient, vers l’Égypte. Quand les murailles de sa ville étaient arrivées à leur hauteur, il était monté au sommet et avait lancé une flèche vers l’Occident : bientôt, en effet, sa domination s’étendait jusqu’à l’Atlantique. Il fallait à présent s’établir au bord du Nil. Son troisième successeur, Moez-lidîn-Allah, envoya un esclave grec, Djauher, conquérir l’Égypte et bâtir pour lui une capitale qu’il appela la ville de la Victoire, le Caire (El-kahira). La Syrie suivit bientôt le sort de l’Égypte ; le siège même du khalifat fut un instant aux mains du descendant de l’oculiste persan, et son nom retentit dans le Salvum fac à Bagdad à la place de celui des Abbassides.

Les khalifes de Bagdad dirigeaient contre leurs rivaux heureux du Caire une guerre de plume et de théologie et faisaient déclarer par leurs docteurs que le prétendu