père en fils, souverains théoriques du monde musulman, que le poison enleva tour à tour : Mohammed, Ali et Hasan (34). Hasan, le onzième, laissait en mourant un fils âgé de six ans, Mohammed. Le khalife le tenait prisonnier près de lui, dans la ville de Hillah : il disparut à l’âge de douze ans, probablement empoisonné. La ligne directe des imams était donc brisée pour toujours : plus de Mahdi à espérer. La conclusion, pour la logique populaire, c’est que l’enfant n’était pas mort, qu’il est caché et reviendra à l’heure qu’il choisira, car il est le Maître du temps. Les gravures persanes le représentent sous les traits d’un enfant, le livre sacré à la main, dans l’attitude de la méditation, assis dans une grotte que percent des rayons de soleil (35). Pendant longtemps il y eut des hommes de la famille d’Ali qui chaque matin se réveillaient avec l’espérance de voir reparaître le douzième imam, le dernier descendant direct de Fatimah, celui qu’on appelait le Fatimide attendu. « Ils sortent de leurs bourgades à cheval et en
Page:Darmesteter - Le Mahdi.djvu/54
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.