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vouement d’un serviteur lui sauva la vie et la couronne (30).

Cependant les Alides, après une lueur d’espoir, voyaient se rouvrir pour eux la voie du martyre. Le second khalife, Almansor, avait donné à son fils et héritier le nom de Mahdi pour protester contre leurs prétentions : mais un titre ne suffisait pas à réduire au silence les héritiers légitimes : deux Alides, deux frères, Mohammed et Ibrahim, se soulevèrent à la fois, l’un en Arabie, l’autre aux bords de l’Euphrate : ils périrent l’un et l’autre. Les Alides n’avaient fait que changer de bourreaux : les bourreaux étaient de la famille ; c’était toute la différence. La sœur de Mohammed, en apprenant sa mort, s’écria dans l’allégresse : « Dieu soit loué de ce qu’il n’a pas pris la fuite et n’est pas tombé vivant dans leurs mains ! Il a été tué comme son père, ses oncles et ses aïeux » (31). Le chef de la famille des Alides, l’imam légitime, qui vivait au moment de la chute des Oméiades, Djafar, avait péri par le poison comme ses prédécesseurs ; son suc-