Page:Darmesteter - Le Mahdi.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dantesque discipline étaient encore trop cuisants. On restait musulman ; mais l’Islam est une chose et les Arabes en sont une autre : on voulait bien de l’un ; mais des autres, le moins possible. Ali ayant succombé, Ali avait le droit. Mais, une fois que la Perse fut alide, elle le devint de cœur et pour une raison profonde : c’est qu’Ali, gendre du prophète, c’est que les fils d’Ali, petits-fils du prophète, représentaient, pour un Persan, le principe de l’hérédité, du droit divin.

Or, la constitution persane, depuis des siècles, reposait sur le droit divin, principe commun d’ailleurs à toutes les nations aryennes dans leurs périodes primitives. Les Perses, comme les Indous, comme les Grecs homériques, croyaient que parmi les hommes il existe certaines familles, directement descendues de Dieu, et auxquelles appartient l’empire par le droit de leur nature surhumaine : ces rois, « ces fils de Zeus », comme disaient les Grecs, recevaient, croyait-on en Perse, et se transmettaient par la génération une