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prophète, le prophète de Satan, appelé l’Antéchrist ; chez les Persans, par le serpent Zohâk, incarnation d’Ahriman, le mauvais principe (1). Des trois côtés également, le Sauveur devait descendre en droite ligne du personnage le plus auguste de la tradition nationale : chez les juifs et les chrétiens, il s’appelait le Messie et descendait du roi-prophète d’Israël, David ; chez les Persans, il s’appelait Saoshyant et était fils du prophète de la Perse, Zoroastre (2) : il fallait que la figure qui, dans les trois religions, dominait l’histoire du monde, dominât aussi la fin du drame.

La doctrine messianique des musulmans est empruntée au christianisme. Les musulmans croient, comme les chrétiens, que Jésus doit, le jour venu, anéantir le démon déchaîné, la Bête de l’Apocalypse, le faux prophète de la dernière heure, l’Antéchrist, qu’ils appellent Deddjâl, c’est-à-dire l’imposteur. Mais l’Islam ne pouvait laisser à Jésus le rôle suprême et décisif. L’Islam croit à la mission de Jésus, mais non pas à sa divinité. Cinq prophètes jusqu’à Ma-