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à la fin des temps, ramener dans le monde l’ordre et la justice qui en sont bannis et préluder au règne de l’immortalité et de la félicité sans fin.

Ce n’est pas ici le lieu de faire l’histoire de cette idée, que l’on appelle l’idée messianique : vous avez tous lu les pages admirables que lui a consacrées l’auteur de la Vie de Jésus. Pour notre objet présent, il suffit ici de vous rappeler que cette conception, qui est née dans le judaïsme et qui a donné naissance au christianisme, n’avait pris chez les juifs et les chrétiens eux-mêmes sa forme définitive que sous l’influence de la mythologie persane. De là, sous ses trois formes, juive, chrétienne et persane, malgré une certaine variété de détails, une ressemblance profonde dans les grandes lignes. Dans les trois religions, l’arrivée du Sauveur devait être précédée d’un immense déchaînement des forces du Mal, personnifié chez les juifs par l’invasion et les ravages de Gog et Magog ; chez les chrétiens, par le Dragon ou la Bête de l’Apocalypse et par un faux