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craindre d’être vus par les Giaours, ou par les Turcs qui ne sont pas de vrais musulmans et sont plus à maudire que les Giaours. Tous ces êtres vous les détruirez au temps voulu. Après que beaucoup de sang aura coulé, il y aura paix.

« Veillez à ce que ces instructions de notre seigneur, le Longtemps-Attendu[1], soient suivies. Malheur à qui désobéira !

Suivent les signatures de quatre derviches :


Mahomet Ali,
Ibrahim-Eran-Hassein,
Hanid Ageil,
Soleimann Yousseff.

(Daily News, 10 mars 1885, correspondance du champ de bataille, datée du 11 février.)

(60). L’Univers israélite, 1855, 16 février.

(61). Selon un intéressant article du Daily News, 21 mars 1885, Osman Digma, le plus habile des lieutenants du Mahdi, est le petit-fils d’un Turc, marchand d’esclaves établi à Souakin au commencement du siècle ; du côté maternel il appartient à la tribu (non arabe) des Hadendowas. La maison Osman Digna était la plus riche et la plus influente du pays de Souakin. Au cours de voyages de commerce au Soudan, où il allait chercher tous les produits échangeables, nègres compris, il se lia avec les principaux chefs du mouvement anti-égyptien qui couvait. Ruiné par la convention anglo-égyptienne contre l’esclavage, il réunit les cheiks sous le sycomore qui ombrage le principal puits de Souakin et les exhorta à se soulever contre les Turcs (les Égyptiens), ces faux musulmans, alliés des chrétiens. Les cheiks le traitèrent

  1. Probablement El-Montazer, le vieux titre du Mahdi ou du dernier imâm (Cf. p. 48.)