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l’agriculture, dont il avait fait traduire les livres en grec et en égyptien : il était jaloux de la science des vaincus, car la science n’était cultivée nulle part ailleurs. Mais, d’autre part, l’auteur du Desatir, trouvant un prophète Alexandre chez les Musulmans, le tire à lui, ne veut pas le laisser en dehors de sa religion universelle. Les deux légendes, l’alexandrine et l’anti-alexandrine, se fondent donc ici, mais au profit de la première ; la tradition parse se noie et s’évanouit dans la légende gréco musulmane. Ainsi, sa bonne fortune a suivi Alexandre jusqu’au bout ; la longue lutte engagée autour de son nom, depuis vingt et un siècles, parmi les descendants de Gayomert, entre le parti étranger et le parti national, se termine enfin par la victoire de l’étranger : le Roumi est relevé de l’anathème ; Zoroastre le revendique pour sien, et les flammes vont s’éteindre dont il brûlait dans l’enfer.