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sortis : il est appelé « le plus solide des dieux », parce qu’il a « pour vêtement la pierre très solide des cieux. » Comme Varuna, comme Zeus, il est père du dieu de l’éclair, Atar. Enfin les témoignages historiques les plus anciens confirment les inductions de la mythologie : à l’époque où les Achéménides proclamaient la souveraineté d’Auramazda, Hérodote écrivait : « Les Perses offrent des sacrifices à Zeus[1] en montant sur la cime la plus élevée des montagnes, appelant Zeus le cercle entier du ciel. »

Ainsi les dieux suprêmes des quatre grandes religions de Grèce, d’Italie, d’Inde et de Perse sont en même temps ou ont commencé par être des dieux du ciel. Près de ces quatre dieux, doit sans doute prendre également place celui des anciens Slaves, avant le Christianisme, Svarogu. Comme Zeus, comme Jupiter, comme Varuna, comme Ahura Mazda, il est le maître de l’Univers ; les dieux sont issus de lui et ont reçu de lui leurs fonctions. Comme eux, il est dieu du ciel, — c’est probablement le sens même de son nom (sanscrit Svarga), — comme eux, il est maître de la foudre, et, comme eux, il a eu pour fils le Feu, Ogon (Agni), appelé « Svarojitchi, le fils de Svarogii[2] ».

  1. C’est-à-dire « leur dieu suprême ».
  2. G. Klek. Einleitung in die slavische Literatur-geschichte. W. Ralston, The Songs of the Russian People, 2e ed. p. 85.