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lire sur le granit rouge de l’Elvend ces mots qui y furent gravés, près de cinq siècles avant la naissance du Christ, par la main de Darius, roi des rois :

 
« C’est un dieu puissant qu’Auramazda !
« C’est lui qui a fait cette terre, ici !
« C’est lui qui a fait le ciel, là-bas !
« C’est lui qui a fait le mortel ! »


« Ce dieu qui a fait le monde, le gouverne. Il est le souverain de l’univers, l’Ahura « le Seigneur. » — « C’est un dieu puissant, s’écrie Xerxès, c’est le plus grand des dieux[1]. » C’est à sa faveur que Darius, traçant sur le rocher de Behistoun le récit de ses dix-neuf victoires, rapporte son élévation et ses triomphes ; c’est à sa protection suprême qu’il confie la Perse :

« Cette contrée de Perse qu’Auramazda m’a donnée, cette belle contrée, belle en chevaux, belle en hommes, par la grâce d’Auramazda et de moi, le roi Dârayavus, de nul ennemi n’a rien à craindre.

« Qu’Auramazda me porte secours avec les dieux nationaux, qu’Auramazda protège ce pays des armées ennemies, de la stérilité et du mal ! Que l’étranger n’envahisse point ce pays, ni l’armée ennemie, ni la stérilité, ni le mal ! Voilà la grâce que j’implore d’Auramazda et des dieux nationaux[2]. »

Ce monde qu’il a organisé est une œuvre d’intelligence ; c’est par sa sagesse qu’il a commencé et qu’il finira. Il est

  1. Spiegel, Inscriptions cunéiformes, p. 60 ; cf. p. 44.
  2. Behistûn, I, 55, 94, etc.