yuvam cvayânam ģaraso ‘mumuktam (7. 71. 5).
« Vous avez délivré Cyavâna de Zârîc. »
Zârîc n’est donc point le daêva de la faim, mais le daêva du dépérissement ; le Gaokerena créé selon le Bundehesh pour repousser la vieillesse, le zarmân (sanscrit gariman), n’est qu’une arme contre Zârîc (§ 33) ; Zârîc est le zarmân personnifié ; ce n’est point l’adversaire d’Ameretâ^, génie des plantes, mais d’Ameretât, génie du non-mourir.
§ 26. Passons à Târîc, qui doit être le daêva de la maladie, si l’assimilation précédente est exacte. Târîc suppose une racine ^ar^^1 ; cette racine signifie en sanscrit traverser, pénétrer ; elle donne en grec τείρω (*τερ-ιω), percer, τιτρώσϰω, blesser. En sanscrit, affaiblie en tur (v. Grassmann, lexique védique s. v.), elle donne tura et â-tura, malade. Soma « guérit tout ce qui est malade » hJiishakti viçvam yat turam (10, 25, 11). Le poète, appelant les Açvins, s’écrie : gatam hhishagyatam yad ûturam (8. 22. 10), «Venez guérir ce qui est malade». Que l’on suppose un pareil appel adressé à Haurvatâ^, dieu de la santé, et l’on comprendra comment lîaurvatâ^ a Târîc pour contre-amsbaspand. Bhishakti viçvam yat turam appliqué à Haurvatâ^ se traduira : «.< il guérit des coups de Târîc ».
§ 27. Là où l’Avesta disait : Haurvatâ^ et Ameretâ^ à la fin des siècles détruiront la faim et la soif, le Bundehesh dit : détruiront Târîc et Zârîc. Les Parses voient dans ces deux phrases l’expression d’une seule et même chose ; nous y voyons deux conceptions absolument différentes et d’âge différent ; la dernière, celle du Bundehesh, est la plus ancienne ; elle nous reporte à la valeur primitive des deux génies. Le Bundehesh est ici plus archaïque que l’Avesta ; je ne veux point dire que les rédacteurs de ce livre comprissent encore la valeur de la formule qu’ils employaient ; mais cette formule date des premiers temps de Haurvatâ^-Ameretât, tandis que celle de l’Avesta date de leur dernière valeur. Le rapprochement de ces deux formules donne les deux points
1. Les formes zendes tauvu taurvi dérivent de la racine taurv frapper, abattre, laquelle n’est qu’un élargissement de tar (*tar-v, sanscrit turv). La forme parsie tâvarz (Justi, Bundehesh, vocabulaires, v.) est certainement incorrecte, comme le remarque M. Justi ; il faut sans doute lire târvas, ce qui ramène à *tarv par un intermédiaire zend *taurvica, parallèle à *tairica (d’où est sorti târîc).