à son tour ; Haurvatât et Ameretât frapperont la faim et la soif, Haurvatât et Ameretât frapperont la faim et la soif terribles^^1 ; il succombera, l’artisan du mal, Ahriman, frappé d’impuissance^^2.»
Nous avons vu plus haut que les Parses opposent les devs Taric et Zaric à Haurvatât et Ameretât, et leur font produire tout ce qu’il y a de mauvais dans l’eau et dans les plantes. Dans le Bundedesh, ce rôle est encore attribué à Ahriman en personne^^3, mais Tarie et Zaric sont déjà les adversaires de nos deux génies qui les écrasent à la fin des siècles^^4, et un passage de l’Avesta où sont énumérés les contre-amshaspands^^5 met en dernière ligne Tauru^^6 et Zairica. De là la question suivante : étant donné, d’une part, que Haurvatâi^ et Ameretâ^ combattent la faim et la soif, de l’autre, qu’ils combattent Tairic et Zairic, s’ensuit-il que Tairic et Zairic soient les Daêvas de la faim et de la soif ? Pour répondre affirmativement, il faudrait établir d’abord que Haurxatât et Ameretâf n’ont jamais eu d’autres attributs que ceux qu’ils possèdent aujourd’hui ; car il se pourrait que leur hostilité contre Tairic et Zairic remontât à une période plus ancienne de leur histoire. Laissons donc pour l’instant la question sans réponse ; nous ne pouvons hasarder d’hypothèse sur ce que sont nos deux démons, avant de savoir tout ce que sont nos deux génies.
1. M. Spiegel ne traduit pas cette dernière hgne qu’il regarde comme une glose. Je croirais plutôt qu’il n’y a dans cette répétition qu’un naïf procédé de rhétorique. L’idée, pour faire plus vive impression, revient à la charge avec le renfort d’une épithète. Dans le bella, horrida bella de Virgile, horrida bella n’est pas une glose.
2. Vanaiti akemci/ manô vohu manu tat vanaiti. vanaiti mithaokhtô vàkhs crejukhdhô vàkhs tem vanaiti. vauà^ haurvàoçca ameretàoçca va shudhcmca tarsbnemca. vanâ^ haurvàoçca ameretàoçca aghem shudliemca tarshnemca. frânâmàitê dujvarstàvares anrô mainyus akhshayamnô. Yt. XIX, 96.
3. Bundehesh, 43, 7.
4. Bundehesh, 5, 20 ; 76, 9.
5. Vendidad, 18. Le texte ne les cite pas comme tels ; mais que l’on considère l’ordre de rénumératiou : Anrô mainyu — Naçu — Afidra, (Jauru, Nào«liaithya — Tauru, Zairica ; — l’on voit qu’il suflit de remplacer Naçu par Akem-manô pour avoir la hiérarchie classique des contre-amshaspands.
6. La forme pehlvie Tairic est dérivée de Tauru sur l’analogie de Zairica.